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Vous avez décidé d’adopter un oiseau, toute la maisonnée est d’accord sur ce point. Vous avez même choisi l’espèce, le lieu où vous allez l’acheter. Encore faut-il l’accueillir comme il se doit, et lui préparer son « chez-lui » : la « cage aux oiseaux » !

La taille de la cage

Tout d’abord, la taille de la cage sera dépendante de la taille du ou des oiseaux que vous aurez choisi(s). Pour certains oiseaux de grande taille (grands perroquets par exemple), il est plus simple de transformer une pièce de l’appartement ou de la maison en volière. Mais pour ceux pouvant vivre en cage, il faut retenir que celle-ci doit toujours être la plus grande possible : un oiseau en captivité a besoin d’espace pour voler un minimum, se sentir bien et conserver une bonne santé.

Les oiseaux aimant grimper (perroquets) apprécieront une cage haute, ceux qui aiment voler (passereaux) profiteront mieux d’une cage allongée.

 

Quel modèle ? Quels aménagements ?

Dans les animaleries, il est possible de trouver un grand nombre de modèles très divers, aux formes parfois originales ou décoratives, mais absolument pas adaptées à leurs habitants : le mieux est d’opter pour une cage de forme rectangulaire ou carrée. Si vous achetez une cage d’occasion, il est primordial de la désinfecter entièrement; l’eau de javel est très efficace, à condition de laisser agir le temps indiqué, et de bien rincer et sécher avant d’installer les accessoires, préalablement nettoyés également.

 

Dans un but pratique, il conviendra de veiller à la taille et au positionnement des portes : il doit être possible d’accéder facilement à l’intérieur de la cage en y passant la main, de façon à récupérer l’oiseau sans le blesser. De plus, pour les perroquets, il faut veiller à ce que le système de fermeture soit inviolable ; en effet, la plupart sont capables d’ouvrir les portes avec leur bec, et donc d’échapper à la surveillance, ce qui peut leur être préjudiciable.

 

Pour les perruches et perroquets (Psittacidés), les barreaux verticaux sont préférables (afin de prévenir d’éventuelles luxations des ailes). Pour tous les autres, le sens a peu d’importance, mais l’espacement des barreaux entre eux doit être tel que l’animal ne puisse y passer la tête.

 

En ce qui concerne les perchoirs, un minimum de deux à trois dans la cage est indispensable, disposés de façon que l’oiseau puisse se déplacer de l’un à l’autre sans que son espace de vol soit trop encombré. Il existe différents types de perchoirs :

  • En plastique : plus faciles à nettoyer, mais parfois plus irritants pour les pattes des oiseaux (texture du matériau)

  • En bois : ne peuvent pas être désinfectés (aussi vaut-il mieux les changer en cas de maladie dans la cage). Leur texture est plus agréable pour les pattes des oiseaux. Il est possible de les fabriquer à partir de branches trouvées dans la nature ; mais il faut choisir des espèces d’arbres non toxiques (saule, noyer, noisetier...) et non traités (éviter les arbres fruitiers). Puis il faut désinfecter les branches soit en les faisant tremper dans du désinfectant, soit en les passant au four à 180° pendant 1/2 heure.

  • En texture « spéciale manucure » : utiles si les ongles ne s’usent pas suffisamment.

  • En corde de chanvre

 

Il est préférable de choisir un fond de cage amovible, afin d’en faciliter l’entretien. Pour certains oiseaux comme les perroquets, une grille de fond est un plus qui évite aux pattes fragiles des oiseaux d’être au contact des fientes ou des restes d’aliments. Sur le fond de cage, différents types de litières peuvent être utilisées :

  • Le papier journal

  • Les copeaux de bois

  • Le maïs soufflé

  • Le sable anisé (additionné de coquilles d’huitres, il est une source de minéraux pour les petits granivores, et facilite leur digestion. Mais il fait beaucoup de poussière)

  • L’argile pour chats

Pour les perroquets par exemple, on changera le substrat chaque jour (ce qui est relativement facile avec du papier journal).

 

Les mangeoires seront choisies plutôt en inox ou en plastique, pour des commodités de nettoyage. L’une d’elles sera dédiée aux graines ou granulés, une autre aux fruits et légumes. Quand il y a plusieurs oiseaux qui ne s’entendent pas forcément très bien, il est mieux de prévoir plusieurs mangeoires afin d’éviter la compétition. Enfin, on s’abstiendra de les placer sous les perchoirs, au risque de les voir souillées par les fientes.

 

Il existe plusieurs types d’abreuvoirs pour les oiseaux : ouverts (bols, qui ont l’inconvénient d’être vite sales (les oiseaux s’y baignent, y trempent leur nourriture ou y font leurs besoins), à siphon ou à bille (biberons) ; ces derniers sont plus hygiéniques, mais peuvent nécessiter un temps d’adaptation avant que les oiseaux puissent s’en servir.

 

Les jouets sont recommandés pour que les oiseaux ne s’ennuient pas en captivité : c’est notamment le cas des perruches et perroquets, qui ont besoin d’un environnement riche ; miroirs, cloches, jeux en bois ou cuir à décortiquer sont très appréciés, et il est bon de faire un roulement régulier pour que les oiseaux ne se lassent pas.

 

Une baignoire est aussi un élément important de l’environnement des oiseaux ; l’eau doit être changée chaque jour. Les passereaux apprécient particulièrement. Perruches et perroquets aiment beaucoup les brumisations sur leur plumage.

À quel emplacement ?

 

Si le choix et l’aménagement de la cage sont importants, l’emplacement de celle-ci ne l’est pas moins, et plusieurs critères doivent être pris en compte :

  • Ensoleillement : la cage doit être placée dans une pièce lumineuse, mais il faut en plus ouvrir la fenêtre de temps à autre ou placer la cage sur un balcon ou une terrasse, afin que les oiseaux bénéficient d’un ensoleillement direct (les UV ne franchissent pas les vitres). L’été toutefois, évitez de laisser vos compagnons à plumes en plein soleil aux heures les plus chaudes !

  • Température/air : les oiseaux sont très sensibles aux changements brusques de température et aux courants d’air ; il faut donc choisir une pièce dont la température varie peu, aérée, mais non exposée aux courants d’air. Par ailleurs, les oiseaux supportent mal la fumée ou les vapeurs de cuisine.

  • Humidité : une atmosphère trop humide favorise les maladies respiratoires. Attention aussi aux cages en plastique qui sont moins bien ventilées et retiennent plus l’humidité.

  • Stress : les oiseaux étant sensibles au stress, il faudra veiller à éviter le bruit, un niveau sonore trop élevé. Ils n’apprécient pas non plus les gestes brusques, et peuvent être apeurés par d’autres animaux domestiques (chien, chat, etc...). Une présence et des soins quotidiens sont indispensables, les perroquets et perruches réclamant même une attention plus soutenue de votre part (nécessité d’interactions quotidiennes).

 

Si vous souhaitez laisser voler votre oiseau, ce sera fenêtres fermées et uniquement en votre présence, afin d’éviter les multiples accidents domestiques susceptibles de se produire (ingestion de petits objets ou plantes toxiques, brûlures des pattes sur les plaques électriques, collision sur vitres ou miroirs...).

 

En suivant tous ces conseils, vous devriez pouvoir préparer un petit « nid » douillet dans lequel votre/vos oiseau(x) s’épanouira (ront).

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

10/10/2016